- opportuniste
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• 1877; de opportunisme1 ♦ Personne qui se conduit avec opportunisme. — Adj. Qui pratique l'opportunisme. Politicien opportuniste. ⇒ attentiste.2 ♦ Adj. Anglic. Biol. Se dit d'un germe qui ne manifeste sa virulence que sur un organisme dont les défenses immunitaires sont affaiblies. Infection opportuniste.opportunisteadj. et n.d1./d Qui fait preuve d'opportunisme. Conduite opportuniste.d2./d MED Se dit d'un microorganisme normalement présent dans la flore d'un individu et qui devient pathogène lors d'un affaiblissement des défenses de l'organisme.⇒OPPORTUNISTE, adj. et subst.A. —(Celui, celle) qui est partisan de l'opportunisme (v. ce mot A), qui appartient à ce courant. Politique, presse opportuniste. Aux opportunistes du groupe de Gambetta, aux radicaux héritiers des Jacobins et dont Clemenceau devenait le chef (BAINVILLE, Hist. Fr., t.2, 1924, p.238). [Le scrutin à deux tours] permettait aux légitimistes et aux orléanistes d'une part, aux radicaux et aux opportunistes d'autre part de se présenter séparément au premier tour (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.29):• ♦ ... M. Rouvier n'appartient pas à la tribu des jeunes ministres, ni roses, ni teintés; il n'est pas radical, il n'est pas progressiste: il est «opportuniste». Il est de la bande de Grévy et de Gambetta, il appartient à la promotion de ce héros d'Anatole France qui savait si bien dire que nous n'avons pas, que nous ne pouvons pas avoir de politique étrangère, et qui savait pourquoi et qui savait comment.MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p.186.B. —Parfois péj. (Celui, celle) qui fait preuve d'opportunisme (v. ce mot B). Ses projets? Il n'en a pas, opportuniste en littérature (RENARD, Journal, 1893, p.151). On n'est pas calculateur des moindres frais, ni opportuniste, ni léger, quand il s'agit de Dieu (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.485). École Préparatoire. Une dérision. Ils [les mathématiciens] n'osent même plus l'appeler l'École Normale Supérieure. Un nid de couleuvres, de rats, de jésuites, de lâches opportunistes (ARNOUX, Algorithme, 1948, p.100).— P. anal. La feuille de lierre est opportuniste; elle se développe comme elle peut (ALAIN, Propos, 1909, p.48). Les termites (...) sont avant tout opportunistes, et, tout en respectant les grandes lignes de leur destinée, savent (...) les plier aux circonstances (MAETERL., Vie termites, 1926, p.113).REM. Opportunistement, adv., rare. D'une manière opportuniste. Afin même de ne pas trop montrer le bout de son oreille radicale au centre gauche, il [Brisson] a fort opportunistement jeté dans la Seine une partie de son bagage de quasi-intransigeant (Le Triboulet, 12 avr. 1885, p.4a ds QUEM. DDL t.17).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1876 subst. (Le Moniteur, oct. ds LARCH. 1880); 1878 adj. (Lar. 19e Suppl.). Dér. de opportun, suff. -iste. Fréq. abs. littér.:66.
opportuniste [ɔpɔʀtynist] n. et adj.ÉTYM. 1877; de opportunisme.❖———1 Personne qui est partisan de l'opportunisme, et, par ext., qui se conduit avec opportunisme. || Gambetta fut qualifié d'opportuniste par les radicaux « intransigeants » (→ Criaillerie, cit. 3).2 (1878). Qui pratique l'opportunisme. || Politicien opportuniste (⇒ Attentiste). || Talleyrand était réaliste et opportuniste (→ Changer, cit. 67).0 (…) il était opportuniste. Il n'avait pas le culte des principes : ceux-ci ne lui paraissaient appréciables qu'aux résultats qu'ils pouvaient avoir; notre temps eût dit que par là il était pragmatiste.Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, VI.———II (Empr. à l'angl. des États-Unis opportunistic infection, 1962, expression employée plus tard à propos du sida). Méd. Se dit d'un agent infectieux qui devient pathogène dans des conditions qui lui sont favorables, d'une infection qui se développe dans un organisme dont les défenses, les réflexes immunitaires sont affaiblis (en particulier, dans le sida). || Des germes opportunistes. || Maladies opportunistes.
Encyclopédie Universelle. 2012.